4. Des compétences aux fonctions, jusqu’où mutualiser entre les entreprises solidaires Cocagne
Déroulé
Présentation de 3 expériences de mutualisation ou coopération
La création d’un GES
Atelier animé par Viviane Cardeilhac, directrice des Jardins d’Aurensan, de Cahuzac et du groupement d’employeurs de Bigor’adour.
En décembre 2016, suite au travail avec le Réseau Cocagne et les partenaires des 2 territoires (Gers et Hautes Pyrénées), le rapprochement du Jardin de l’Adour (en difficulté) et des Jardins de Bigorre a porté à la création d’un groupement d’employeurs qui porte le poste de direction et un poste de coordination technique pour les deux Jardins. Après un an, l’expérience s’avère positive.
Les points soulevés collectivement :
- L’importance de la proximité entre les deux Jardins et la connaissance du territoire (car 2 départements différents),
- L’image de chacun des jardins : comment il est perçu (par les équipes, les différents interlocuteurs…)
- Choix de l’organisation : pourquoi un Groupement d’employeurs plutôt qu’une fusion de deux structures dès le départ ?
- Organisation de la production : répartition, synergies…
Conclusion par Viviane Cardeilhac :
Les facteurs clé de succès sont intelligence et respect des uns et des autres.
Transfert de savoir-faire sur la transformation des produits, et du groupe mis en place sur la conserverie
Atelier animé par Laure Paveau, directrice de l’Association Javel et du Jardin de Cocagne de Chalezeule
L’idée nait du constat, que comme pour tous les jardins, « trop » de légumes sont produits en été. D’où la réflexion sur comment créer un petit labo de transformation, à petite échelle, dans un bungalow existant.
Un groupe de travail (GT) « Transformation » a été créé au sein du Réseau avec la participation de plusieurs Jardins engagés dans la réflexion autour de la transformation. Ce GT a comme objectifs :
- partager les recettes et le calage du processus de transfo,
- valider 2 soupes Cocagne, avec un étudiant d’AgroParitech en Septembre 2017, à partir d’un cahier des charges.
- réfléchir à des points de vente sur site.
Points soulevés collectivement :
- l’organisation de la logistique, qui reste un sujet majeur à propos duquel le groupe n’avance pas assez vite.
- La répartition de l’organisation en fonction des jardins : ex Chalezeule peut faire de la soupe quand elle ne fait pas de fruits.
- l’intérêt de développer une marque Cocagne.
Conclusion par Laure Paveau
L’intérêt est dans de la démarche scientifique, et dans le partage de l’informations entre les Jardins.
Création de PBS (Paniers Bio solidaires)
Atelier animé par Julien Lesage directeur d’Aspire
PBS est né à partir de l’expérience de Bio Loire Océan (groupement de producteurs), et de l’interface logistique que cela constituait pour Biocoop.
Points soulevés collectivement :
- l’organisation logistique et le colisage, comment les missions sont-elles partagées ?
- la logique de commercialisation : l’importance de la marque, l’établissement des prix de marché.
Conclusion par Julien Lesage :
PBS est une réalité sur le territoire même si ce n’est pas le Jardin de Cocagne qui est mis en avant mais une entité mutualisée.
Travail en atelier
Quatre sous-groupes ont travaillé chacun sur un thème donné. Avec la « méthode des chapeaux », chaque thème devait être analysé pour identifier les freins et les opportunités sous différents registres : l’émotion, la peur, la rationalité, la créativité, l’optimisme.
Groupe 1 : Votre jardin reprend un jardin en difficulté
- Émotion : peur de disparaître avec, angoisse d’être surchargé
Peur : perte d’identité, complexité
- Rationalité : opportunité d’un diagnostic de chaque organisme et d’un accompagnement
- Créativité : possibilité d’augmenter les opportunités de développement
- Optimisme : un Chiffre d’Affaires plus solide et fourni
Groupe 2 : Vous envisagez à plusieurs de concevoir une gamme de conserves
- Émotion : envie de partager
- Peur : trop d’investissement, risque d’échec normes à respecter, coûts non maitrisés
- Rationalité : analyse de la rentabilité
- Créativité : création de nouveaux produits, nouveaux partenaires
- Optimisme : nouvelles compétences
Groupe 3 : Vous envisagez de mutualiser du matériel et de répartir certaines productions
Emotion : Confusion.
- Peur : le matériel sera dégradé.
- Rationalité : opportunité d’analyser le meilleur rapport légumes/sols,
- Créativité : créer plus de liens entre les personnes, plus d’échange, plus de diversité.
- Optimisme : réduction des coûts.
Groupe 4 : Vous envisagez de mutualiser des fonctions supports
- Émotion : angoisse de ne pas partager les mêmes valeurs, révolte.
- Peur : si ça ne marche pas, ce sera encore plus grave car cela impactera plusieurs jardins.
- Rationalité : rationaliser les missions, partager le projet.
- Créativité : optimisation des process administratifs.
- Optimisme : des méthodes cohérentes.
Idées-clés à retenir ?
Enseignements de fin d’atelier sur la mutualisation
En amont d’un projet de mutualisation, il serait opportun d’interpeller d’abord le Réseau Cocagne sur des retours d’expériences MAIS COMMENT SUSCITER CETTE POSTURE DE DEMANDE ? Comment mutualiser plus entre acteurs du Réseau ? « Le Réseau est un wikipedia ! ». Il peut faciliter la mise en relation et favoriser le transfert de savoir-faire.
Comment impulser l’utilisation du dispositif co-financé de Transfer de Savoir-Faire Cocagne (TSF-RC), encore peu connu et sous-exploité, auprès des adhérents qui pourraient en bénéficier ?
Le maraîchage, activité économique commune à tous les membres du Réseau Cocagne, renforce les possibilités de mutualisation.
Mutualiser : c’est déjà une posture personnelle (renvoi à intervention Christian DUTERTRE). L'idée de mutualiser mène une charge émotionnelle assez forte mais toujours sur le registre négatif de la peur. Comment apprendre à faire ensemble ?
Autres points abordés
Création d’une marque Cocagne, de référentiel de produits, de distribution
Evolution de la charte compte tenu de l’évolution de nos métiers, des nouvelles activités...
Comment le Réseau Cocagne peut favoriser le partage et la mutualisation par territoire ?
Et maintenant ? Quelles demandes ? Quels besoins remontés ? Comment s’y prendre ?
Un travail de fond devrait être organisé.
Cela suppose d’abord de bien identifier toutes les expériences existantes. Ensuite, il y aurait lieu de hiérarchiser les enjeux pour les Jardins et ainsi en définir des priorités.
Ce travail collectif, en commissions avec quelques jardins, pourrait être restitué au prochain séminaire d’été.